Les norvégiens de Tristania sont enfin de retour après trois années passées dans l’ombre d’une activité plutôt riche partagée entre la recherche d’une nouvelle chanteuse, le réajustement d’anciens titres de leur discographie, une tournée saccadée à travers le monde et l’enregistrement et la production de leur sixième album. Faisons une légère rétrospective de leur parcours afin de mieux en comprendre le contexte :

La charismatique et adorée chanteuse du groupe, Vibeke Stene, décide de quitter Tristania en 2007. La nouvelle fit l’effet d’une bombe pour les fans du groupe et son départ périclitait toute la tournée prévue à ce moment là pour la promotion de l’album Illumination. Le groupe s’empressa alors de lancer une annonce pour recruter une nouvelle chanteuse, et les Norvégiens fûrent emballés par la voix chaleureuse, puissante et très énergique de la belle méditeranéenne Mariangela Demurtas. Cette chanteuse Italienne officiant jusqu’à présent dans la formation rock d’Alight se retrouve propulsé à la tête d’un des plus grand groupe de gothique metal à voix féminine de la scène et se retrouve maintenant accablée d’une seule mais très délicate mission : convaincre.

Voici maintenant entre mes mains ce nouvel opus. Le CD inséré dans mon lecteur la première piste, Year of the Rat, se lance et je dois dire qu’elle me séduit d'emblée. Les mélodies sont accrocheuses, le refrain est puissant, la production excellente et la composition jouit, à l’image de l’album dans sa globalité, d’une excellente maîtrise. Le chant de Mariangela est propre et convaincant, sa voix se mariant bien au chant clair masculin. Usant à la fois d’énergie et de sensibilité, elle confère à la chanson un déroulement tout en puissance. Une très belle entrée en la matière.

01. Year of the Rat
2. Protection   
3. Patriot Games   
4. The Passing   
5. Exile   
6. Sirens   
7. The Emerald Piper (bonus track)   
8. Vulture   
9. Amnesia   
10. Magical Fix   
11. Illumination

En tout cas l’album, dans sa globalité, n’est pas porté par la voix féminine. Effectivement même si Mariangela est présente et partage de beaux bouts tout au long de l’écoute, le gros du chant revient à la voix claire masculine, laissant malheureusement un peu en marge les grunts. Il faut aussi dire que le groupe fait évoluer sa musique en intégrant des passages, des ponts musicaux au son très heavy, à la rythmique parfois très lourde. Les compositions sont donc dans l’ensemble partagées entre des moments contenant beaucoup d’énergie, comme par exemple Patriot Games et Magical Fix (mes préférées), et d’autres morceaux un peu plus atmosphériques et regorgeant d’énormément de sensibilité à l’image de la magnifique The Passing, ou encore Sirens ou Amnesia, qui annoncent par la même occasion le grand retour des violons chez Tristania, réalisés par Pete Johansen.

Dans l’ensemble l’album préserve la particularité musicale de Tristania : cette esthétique qui rend le son de leurs compositions unique, je parle bien entendu de cette froideur musicale qui fait la force du combo depuis le premier opus. Le travail fourni par les Norvégiens sur ce sixième CD montre que le groupe ne faiblit pas en matière de composition au fil des années. Ils nous délivrent ici un travail cohérent tant tout au long de l’écoute du CD, qu’au niveau de son inscription globale dans la discographie. Car oui, même si Tristania avance avec un nouveau visage, Rubicon vient se greffer tout à fait naturellement comme le successeur logique du précédent album, Illumination.

Sortie : le 28 Août 2010

Liens :

http://www.Tristania.no
http://www.MySpace.com/Tristania
http://www.napalmrecords.com/

Yassine, le [ Cap'tain Tomate ]

Enregistré et mixé par Yann Klimezyk (MyPollux) dans le Mon Studio, il faut dire que le premier constat que l’on peut faire, passé le premier morceau de l’album des Belfortain de Soulmaker, concerne la production impeccable dont à bénéficié l’album. Aucun élément n’est laissé pour compte, les basses sont audible et donnent une réelle profondeur aux compositions. Le jeu de batterie est propre, les growls sont puissants et le chant clair n’est pas en reste.

Tracklist :

01. Married To A Ghost
02. A Vide
03. Sing
04. Requiem For A Creep
05. Les Mouches
06. In Nobody's Heart
07. Maux D'Adieu
08. Inch Allah
09. Rise To Fall
10. A L'Encre De Ton Sang
11. Tu Ne Fais Rien
12. I Remember

Discordances nous délivre une série de 12 titres dans l’ensemble courts et terriblement efficaces à l’image du tube en puissance "Les Mouches".

Un jeu de guitares exécutant des riffs tranchants, des structures directes dans une ambiance bien rock’n’roll avec de très bon solos et une batterie énergique qui rythme et structure l’ensemble du morceau pour l’emmener droit vers nos oreilles et ainsi provoquer en nous ce machinal mouvement que seul un réel "true" metalleux sait exécuter avec classe et distinction, et qui consiste à remuer la tête de gauche à droite tout en dessinant une trajectoire (variable selon chacun) avec ses cheveux, c'est un peu ce que nous propose l'album tout au long de son écoute.

Originalité notable, on peut compter six textes sur douze rédigés en Français, et les six autres en anglais. Tous sont nés de la plume créatrice, légère et poétique, mais aussi incisive et engagée de Marina Viotti. Ayant permit au groupe de faire un gros virage dans leurs orientations musicale par son intégration au sein de la formation en 2007, Marina est à l’aise tant avec son chant clair et énergique, que dans des teintes plus gutturales. Ainsi, la jeune femme exécute une prestation de qualité tout au long de l’album et s’émancipe catégoriquement des clichés classique du modèle chanteuse de metal en proposant un travail très convainquant, empreint de puissance et d’énergie, comme sur les titres explosifs "Tu ne fais rien" et "Rise To Fall".

Soulmaker fait à mes yeux partit de ces groupes français qui ont un avenir très prometteur sur la scène. Ce premier album met déjà la barre très haut en jouant d’une recette efficace et qui marche. Rajoutons une très bonne maîtrise des différents éléments composant ce premier album et des prestations live plus qu’honorable, je me contenterai, pour clôturer dignement cette chronique, de citer quatre philosophes bourrés (dont je faisais partit) qui hurlaient dans la fosse, un soir où ils avaient revêtu pour l’occasion leur perruque blonde platine en Alsace : « Complèt’m’ent Saoul, complèt’m’ent saoul, complèt’ complèt’, complèt’m’ent Saoul … maker ».

Sortie : Le 30 Janvier 2010

Liens :

• http://www.MySpace.Com/Soulmakerband

Yassine, le [ Cap'tain Tomate ]

On l’attendait au tournant ; Floor Jansen, la reine incontesté du Metal reconnue au travers de la scène pour sa présence, son charisme et son organe vocal à couper le souffle ; revient sur le devant de la scène avec un tout nouveau projet musical sobrement intitulé ReVamp. Petit rappel des faits :

du temps où la chanteuse tournait encore avec After Forever. Le guitariste/chanteur/compositeur de la formation, Sander Gommans, tombe malade ; le rendant incapable d’assurer les dates prévues pour la tournée d’After Forever. Même s’il fût remplacé durant un court moment par George Oostheok, le groupe décide de faire un break pour que chaque membre puisse se reposer et ainsi revenir avec des aspirations nouvelles sur le devant de la scène début 2009. Mais les choses ne se sont pas passées comme ça. Chaque membre entreprit pendant cette séparation des activités diverses les éloignant de leur projet musical initial jusqu’à ne plus trouver d’intérêt à continuer l’aventure After Forever ; laissant seule Floor avec son désire de poursuivre sa carrière en tant que frontwoman d’une formation heavy Metal. C’est pour cela qu’elle abandonna son projet solo pour se consacrer à la création de ReVamp.

Après tant d’attente voici enfin le fruit de son travail entre mes mains et son écoute me plonge directement dans la problématique que pose la situation tout au long de l’écoute : Quelles sont les limites de l’univers After Forever, où s’arrêtent-elles et où commencent celles du projet ReVamp ?

Tracklist :

01. Here's My Hell
02. Head Up High
03. Sweet Curse
04. Million
05. In Sickness 'Till Death Do Us Part: All Goodbyes Are Said
06. Break
07. In Sickness 'Till Death Do Us Part: Disdain
08. In Sickness 'Till Death Do Us Part: Disgraced
09. Fast Forward
10. Kill Me With Silence
11. The Trial Of Monsters
12. Under My Skin
13. I Lost Myself

Soyons plus observateur : la chanteuse est la même. Le logo du projet (la lettre grecque Omega) est identique au logo du dernier opus d’After Forever (ce qui peut indiquer une continuité à l’image d’une asterisque dans un texte) ; le compositeur du groupe est resté présent pendant le processus de composition de ReVamp. De plus, Floor était très impliquée chez After Forever et elle l’est d’avantage maintenant chez ReVamp ; Et ces deux derniers facteurs se ressentent durant l’écoute : L’absence d’orchestre symphonique conduit bon gré mal gré l’album directement dans la lignée de Remagine (avant dernier album d’After Forever) et on sent bien que les compositions tiennent d’avantage au parfum du clavier plutôt que sur les griffes des guitares.

Car oui, ReVamp il faut avouer, c’est un peu mou du genou. Quand on connait le potentiel de la chanteuse et l’énergie dont elle sait faire preuve, comme sur des chansons telles que Face Your Demons, Sins of Idealism ou encore Who I Am ; Here’s my Hell, Head up High, Disgraced (de la série In Sickness ‘till death do us part) paraissent bien fade à côté. Mais en toute franchise la production étouffante de l’album joue beaucoup. Il est vrai que les riffs de guitares sont comprimés et s’exprimment difficilement car les claviers sont un peu trop dominant, ne laissant aussi aucune place à la basse. La batterie cartonne cependant bien.

Parlons de Floor maintenant : De façon certaine le travail proposé tout au long de ReVamp est un travail propre soigné et maîtrisé. Difficile de douter quant aux intentions de bien faire de la belle Hollandaise, qui varie son chant avec beaucoup de subtilité ; s’amusant ainsi à passer d’un chant frêle à un chant éraillé ; alterner couplets rock à refrains en chœur lyriques ; mais il lui manque un certain groove. Le même que l’on pourrait retrouver et ressentir par exemple sur Face Your demons ou Evoke, rendant ainsi les mélodies moins accrocheuses et plus difficilement mémorisable. Accordons lui quand même le fait qu’elle n’ait rien perdu en technique et que sa voix soit toujours aussi puissante.

En somme, ReVamp part d’une base très marquée d’After Forever et tente tant bien que mal de la modeler à sa façon. Mais ne fait pas de l’After Forever qui veut et à mon sens c’est l’alchimie globale des musiciens qui faisait la magie du combo. La voix seule de Floor ne suffit pas. Voilà pour répondre à la problématique et cloturer la chronique de cet album.

Sortie : Le 31 Mai 2010

Liens :

• http://www.myspace.com/ReVamp
• http://www.revampmusic.com/
• http://floor-revamp.fr/
• http://www.nuclearblast.de/

Yassine, le [ Cap'tain Tomate ]

2 Unlimited, le premier album du duo Français Pin-Up Went Down, avait déjà retenu l’attention des médias lors de sa sortie en Juin 2008 grâce son originalité et son audace.

Tracklist :

01. Intrusion
02. Esthete Piggie
03. Nearly dead bat make-up
04. Cadavre exquis
05. Pussy Worship
06. Get Ready To Sweep
07. Yo-Yo Yes then No
08. Only Some Shitty Chemical Stuff
09. Human beat box deluxe
10. Feat. Me/ Feat.Us
11. Be My Idol Then My Fall
12. Serie Z I
13. Serie Z II

Il faut dire que cet album joue habilement sur une gamme très étendue de style différents allant des branches extrême Metal, au rock, en passant par du Gospel, ajoutant aussi quelques touches Jazz, un côté funky marqué sur certaines pistes. Rajoutez à ça les délires vocaux d’une des plus prodigieuse chanteuse Française ; et vous obtiendrez des pures tubes comme Esthete Piggie, Nearly Dead bat Make Up, Pussy Worship ou encore Yoyo Yes Then No.

Effectivement s’il y a bien une chose que 2 Unlimited propose, c’est de ces chansons qui vous rentrent dans le crâne et qui ne vous lâchent plus tout au long de votre journée tant les riffs de guitare sont efficaces et les mélodies vous donnent une furieuse envie de bouger. Mais 2 Unlimited ne s’arrête pas qu’à ça : d’autre morceaux à l’approche plus progressive sont également appréciable tel que Get Ready to Sweep ou bien la très poignante Feat.Me / Feat.Us racontant l’histoire d’une mère allant tuer son enfant pendant son sommeil.

En somme les Pin-Up Went Down remplissent ici un contrat audacieux : celui de proposer un album très éclectique dans un esprit tout bonnement barré sans que le rendu global soit indigeste ou trop lourd.

Nous sommes maintenant en 2010, deux ans mois pour mois après la sortie de 2 Unlimited. Voici que 342 (A lire Three for Two) vient élargir et compléter le panel musical des Pin-Up Went Down. Une petite modification s’est opérée dans la formation et vous comprendrez sans doute plus facilement le titre de l’album si je vous explique qu’un troisième membre est venu s’ajouter au duo de base. Ce troisième membre n’est autre que Nicolas Damien, le frère d’Alexis.

Alors à quoi nous attendre? Et bien Pin-Up Went Down … c’est toujours aussi déjanté. Le trio nous propose toujours une musique éclectique barré sans complexes. Mais la grande différence avec le précédent opus réside dans l’ambiance globale de l’album. Là où 2 Unlimited était très dynamique et où il pouvait par moment partir un peu dans tous les sens, le groupe a préféré ici canaliser sa créative pour proposer une musique d’avantage intimiste mais toujours aussi ouverte. On retrouvera ainsi un délire africain en fin d’Essence of I, un début de morceau faisant penser à de la J-pop sur Vaginaal Nathrakh, une très belle chanson chantée à Capella (Escargot), enfin un très solennel début de morceaux aux airs religieux sur Khabod of my Aba.

Tracklist :

01. Diapositive
02. Escargot
03. Porcelain Hours
04. Essence of I
05. Khabod of My Aba
06. Home
07. Vaginaal Nathrakh
08. Murphy In the Sky with Daemons
09. Pictures to speak to
10. Paradoxical Sarabanda
11. Aquarium

Les structures musicales changent elles aussi. Le groupe s’essaye d’avantage à composer des morceaux plus longs comparé au précédent opus, et au déroulement d’avantage progressif. Ainsi on retrouvera sur l’album d’avantage de morceaux massifs aux nombreux éléments et aux diverses expérimentations musicales étendue sur toute la composition.

Chroniquer Pin-Up Went Down est évidemment inconcevable si l’on ne fait pas un arrêt sur les performance prodigieuses et hors du commun d’Asphodel (connue également pour avoir été la dernière chanteuse de Penumbra avant leur split). Effectivement la belle développe tout au long de l’album une approche du chant osée, original et propre à son identité excentrique. Il faut dire qu’elle connaît son organe vocale comme sa poche et sait parfaitement adapter le registre vocal aux paroles et à l’émotion qu’elle souhaite exprimer. Ainsi tout au long de ces deux albums on découvrira qu’elle maîtrise très bien le registre rock, mais aussi le chant lyrique. elle s’aventure également sur des terrains plus brutaux en proposant des growls convainquant qui tiennent la route. Elle maîtrise et pose également à la perfection, et ce de façon déroutante, une voix hybride d’enfant. Avis aux amateurs de chant !

Indéniablement, 342 est l’album de la maturité, qui vient élargir, diversifier et surtout équilibrer le répertoire musical des Pin-Up Went Down depuis la sortie de leur premier album. Un répertoire où bon nombre peuvent trouver leur compte et se laisser prendre et surprendre par la vivacité de leur musique.

Sortie : Le 28 Juin 2010

Liens :

• http://www.MySpace.com/PinUpWentDown
• http://www.PinUpWentDown.your-talk.com
• http://www.AscendanceRecords.com

Yassine, le [ Cap'tain Tomate ]

Bonjour et bienvenue sur le blog du Cap'taine Tomate !

J'ouvre cette page pour pouvoir partager avec vous ma seule et unique passion la musique, au travers d'article articulés autour de chroniques musicales :)

Amitiés,
Yassine, le [ Cap'taine Tomate ]

Chroniques :

• [#] 2010 - Pin-Up Went Down :: 342
• [#] 2010 - ReVamp :: ReVamp
• [#] 2010 - Soulmaker :: Discordances